A l’amorce de l’ été. De la belle saison. La saison des festivals comme le veut l’usage voilà plus de cinquante ans maintenant.
L’été 2019 sera pourtant tout autre..
Les Tunisiens savent pourquoi.
Ils savent que les 4 ,5 mois qui viennent seront ceux d’une campagne électorale où les « enjeux » compteront bien davantage que les « jeux ».
Chapitre festival, on pense, évidemment, aux « mastodontes », à Carthage et à Hammamet, à Bizerte, Sousse, Sfax, et autres internationaux à la hausse.
Occuperont- ils les publics, la critique ?
A vrai dire moins que jadis. Beaucoup moins cette année. Le tort n’ incombera pas tant aux programmes. Les affiches proposées sont des affiches grand public, « confiées » à des stars orientales de premier plan. On se bousculera toujours aux entrées.Le problème, un problème d’ humeur…et d’ envie. A quoi nos compatriotes auront-ils vraiment la tête ?C’est la question. Ce sera la question.
Il y a plus d’un million quatre cents d’électeurs potentiels, cette fois-çi. Signe que les partisans, les indépendants et les « clans » se renforcent, et que les votes vont réellement peser en octobre et en décembre prochain.
Les antagonismes sont déjà là.
Pas que ceux de 2011 et 2014; l’identitaire ne couvre plus tout. Il se « mitige » désormais. L’islamisme se partage net entre radicaux et modérés. Lors des précédents scrutins ils se donnaient volontiers la main. Là,les shismes sont .bien marqués. On parle d’Ennahdha à moins de cinquante pour cent. Ce ne sont pas des « déçus » . Mais de nouveaux émules d’Ettahrir» et d’Errahma, ennemis déclarés de la république civile et de la démocratie.
Le centre dit « démocrate moderniste » poursuit ,pour sa part, son « émiettement ». Résultat :d’autres nouveaux partis, des alliances nouvelles, des divisions, des re-ralliements, des renoncements. Une impossibilité de s’unir surtout. Et, en droite conséquence, plus de polémiques, plus de « comptes à régler ».
La musique va tonner sur les gradins de Carthage et de Hammamet. Les joutes et autres échaufourées politiciennes retentiront, elles, telles des canons.
Loisirs et politique en concurrence bruyante. L’été 2019 sera chaud.